Le Donzeil à travers l’Histoire :
L’évolution du patrimoine bâti :
1793 – 1799 : FAURE Antoine
1799 – 1807 : MIDRE André
1807 – 1812 : GUILLOT Jean Baptiste
1813 – 1815 : CHAMOIST Sylvain Marien
1815 – 1826 : CATHONET François
1826 – 1854 : MAINGONNAT François
1854 – 1856 : BELIGOND Jean Antoine
1856 – 1860 : GUILLOT Sylvain Alexis
1860 – 1870 : MAZET Jean Pierre
1870 – 1871 – VALLADE Pierre
1871 – 1888 : GUILLOT Léon Alexis
1888 – 1892 : BELIGOND Jean René L.
1892 – 1904 : GUILLOT Henri Alexis
1904 – 1919 : TIXIER Alexandre Julien
1919 – 1921 : BOUYERAT Léonard
1921 – 1927 : PARDONNET Eugène François
1927 – 1929 : GUILLOT Henri Alexis
1929 – 1932 : FAURE Silvain Victor
1932 – 1935 : THOMAS François
1935 – 1940 : PETIT Albert
1940 – 1941 : THOMAS François
1941 – 1944 : GUILLOT Henri (Président de la Délégation Spéciale)
1944 – 1947 : AUBRUN Félix
1947 – 1959 : VAUGELADE Maurice
1959 – 1965 : LIGNAC Roger
1965 – 1987 : PARDONNET René
1987 – 1995 : ROMANET Georges
1995 – 2008 : LEVASSOR Marc
2008 – 2020 : SIMONET Claude
2020 – ……….: CLOCHON Bruno
Le Donzeil est une petite commune du Sud de la Creuse. Ce département est né officiellement le 22 janvier 1790. L’identité marchoise n’est pas respectée puisque le nouveau département correspond pour les deux-tiers seulement au Comté de la Marche, excluant la Basse Marche (pays du Dorat). Il comprend la Haute Marche à laquelle on a rattaché de nombreux territoires qui relevaient des provinces voisines: Bourganeuf et Pontarion dépendaient du Poitou, La Souterraine, Le Grand Bourg, Bénévent, Saint Vaury, du Limousin, Boussac et Lavaufranche, du Berry, Gouzon, du Bourbonnais, la Combraille et le Franc Alleu (région de Crocq), de l’Auvergne. Guéret en devient le chef-lieu en 1791 après une âpre lutte avec Aubusson.L’histoire du Comté de la Marche est complexe : Né au Xème siècle, il est ballotté entre les influences anglaise et française jusqu’en 1308, date à la quelle il est rattaché à la couronne de France. Puis il est la propriété de la famille de Bourbon jusqu’au XVIème siècle. En 1563, toutes les terres de Charles de Bourbon sont confisquées et définitivement réunies à la couronne de France.
Au XVIème siècle, la Réforme se répandit surtout dans la région d’Aubusson, Felletin, Bellegarde, villes tapissières. De nombreux lissiers d’Aubusson, protestants, préférèrent quitter la France pour l’Allemagne, après la révocation de l’Edit de Nantes en 1685.
La Creuse est peu touchée par la Révolution et reste à l’écart des grands événements révolutionnaires. La Terreur ne fit qu’une victime en Creuse même. Les Creusois sont alors trop écrasés par la misère pour s’éveiller à la vie politique d’après un témoin de l’époque. De 1792 à 1795, l’espérance de vie tombe à 15 ans au Donzeil.
Le Donzeil vient de « donzellus » ou « domicellus » en bas latin ou « donsel » en occitan, masculin de donzelle, synonyme au Moyen-Age de « demoiselle ». Donzellus désigne un gentilhomme (fils de seigneur) qui n’a pas encore été adoubé et qui n’a donc pas le titre de chevalier… C’est un damoiseau. Le Donzeil s’est construit sur une terre appartenant à un tel personnage, seigneur de Saint-Avit.
Jusqu’en 1913, Le Donzeil s’appelle en fait Saint-Sulpice-le-Donzeil. Saint-Sulpice était l’aumônier du roi Clotaire II avant de devenir évêque de Bourges en 622 .Il accomplit plusieurs miracles et obtient l’abrogation d’une taxe qui pesait sur les habitants de la ville; il devient très populaire et après sa mort en 647, son culte se répand dans tout le royaume franc.
Pendant la Révolution française, la Convention invite les communes à abandonner les noms qui rappelleraient le souvenir féodal, monarchique ou religieux; le conseil général (nom donné à l’époque au conseil municipal) décide alors en 1794 que la commune s’appellera Donzeil-les-Bois. Cette décision ne sera jamais appliquée.
Les premières traces attestées de l’occupation humaine sur le territoire du Donzeil remontent au IIIème siècle. La voie romaine reliant Lyon à Saintes, par Ahun (Acetodunum), Pontarion, Limoges, passe par le territoire de la commune. Cette voie a été construite vers 255; elle était très fréquentée aux IIIème et IVème siècles. Des vestiges de cette voie romaine ont été retrouvés au lieu dit La Petite Faye. D’autre part, des bornes routières jalonnaient les voies romaines; elles avaient la forme d’un cylindre de 1,8 à 2,5 mètres de haut, d’un diamètre de 45 à 60 centimètres; elles portaient une inscription indiquant le nom du magistrat ou de l’empereur ayant fait construire la route et la distance à parcourir pour atteindre la ville la plus proche. En Gaule, ces bornes, disposées chaque lieue, (soit environ 2222 mètres) sont appelées bornes « leugaires ». Deux de ces bornes ont été identifiées sur le territoire du Donzeil, l’une au lieu dit La Pierre du Marteau, la seconde au lieu dit Le Sec. La première est toujours en place, la deuxième a été transportée en 1889 dans la cour de l’ancienne école. Une inscription indiquait que cette borne avait été érigée sous les empereurs Valérien et Galien et que Limoges se trouvait à 31 lieues.
A un kilomètre de cette voie romaine, au hameau du Boueix, ont été découverts au XIXème siècle les vestiges d’une villa et de sépultures gallo-romaines.
C’est cette voie romaine que Saint Martial emprunte au IIIème siècle pour évangéliser les populations païennes. A Ahun, il se heurte à l’hostilité de la population qui, poussée par les prêtres de Jupiter et de Mercure, le chasse à coups de pierres et le poursuit dans les bois. A « la Pierre du Marteau », selon la légende, Saint Martial, épuisé, jette le lourd marteau qu’il avait l’habitude de porter et invoque le Christ ; deux lions sortant des bois auraient alors mis en fuite les poursuivants; c’est à ce moment là que, tourné vers Ahun, il aurait lancé la malédiction :
«Tant qu’Ahun existera, dans chaque maison, fou il y aura.».
Il poursuit alors son chemin, escorté des deux lions; mais, ceux-ci terrorisant la population, Saint Martial les aurait changés en pierre. L’un d’eux se trouve devant l’église de la Chapelle-Saint-Martial, l’autre devant l’église de Saint- Georges-la-Pouge.
Après la chute de l’empire romain, la voie romaine est abandonnée au profit d’un nouvel axe Lyon-Limoges qui passe plus au Sud. Saint-Sulpice-le-Donzeil connaît alors l’isolement jusqu’au XIXème siècle.
Au Moyen-Age, il y avait un château, aujourd’hui disparu. On a retrouvé dans les années soixante plusieurs souterrains, creusés peut-être dès l’époque préhistorique et ayant servi de refuge à la population lors des différentes invasions et batailles notamment pendant la Guerre de Cent Ans.
Pendant les siècles qui suivent, la vie est difficile, les récoltes peu abondantes voire insuffisantes et la famine n’est pas loin. Dès le XVIIème siècle, de nombreux hommes de la commune participent aux migrations saisonnières et partent « limousiner » sur les grands chantiers de construction. Le secteur de Saint-Sulpice-les-Champs est une des plus fortes zones d’émigration de maçons creusois et serait même, avec Saint-Vaury, le berceau de l’émigration des « Maçons de la Creuse ». D’ après le recensement de 1847, alors que 12% de la population creusoise émigre, le pourcentage d’émigrants atteint 17,2% pour le canton de Saint- Sulpice-les-Champs et 18,6% pour Saint-Sulpice-le- Donzeil !!! (Soit 167 migrants sur 900 habitants dont 152 maçons et 12 tailleurs de pierre).
Chaque année, les hommes quittent leur village en mars pour aller s’employer dans les travaux du bâtiment; ils reviennent généralement en novembre pour passer l’hiver chez eux. Leurs premiers chantiers ont été La Rochelle, le Château de Versailles puis Paris, Lyon… La fin du XVIIIème siècle apparaît comme une période sombre dans l’histoire du village; on compte environ 500 habitants dont 60 au bourg. La préoccupation essentielle est de survivre alors que les mauvaises récoltes se succèdent; le taux de mortalité est élevé et dépasse la natalité; l’espérance de vie passe de 47 ans à 19 ans entre 1700-1709 et 1780-1789….
La Révolution a peu touché Saint-Sulpice-le-Donzeil. La prise de la Bastille n’est connue que le 20 juillet à Guéret. Les paroisses deviennent des communes et doivent élire un maire et un conseil général (ancien nom du conseil municipal). Les premières élections ont lieu en 1790, devant l’église. Le premier maire connu est un certain Antoine Faure, remplacé en 1799 par André Midre, ancien seigneur de la paroisse. De 1809 à 1812, c’est Jean-Baptiste Guillot, notaire, qui lui succède. Saint-Sulpice-le-Donzeil, d’abord rattaché au canton d’Ars, il fait partie du canton de Saint- Sulpice-les-Champs à partir de 1801, puis rejoint le canton d’Ahun en 2015.
Il faut attendre la fin du XIXème siècle et le début du XXème pour que de grands changements économiques et sociaux surviennent, que le village s’ouvre sur le monde extérieur. Parmi les facteurs de cette modernisation, il y a l’influence des nombreux migrants et la multiplication des voies de communication : deux « chemins de grande communication » traversent maintenant le bourg; la voie ferrée n’est pas loin; la commune est desservie par la gare de Busseau, à 15 kms. Le village se modernise. La jachère recule de même que le seigle et le sarrasin au profit du froment et des pommes de terre; le commerce se développe; de nouveaux matériaux de construction sont utilisés; la santé publique s’améliore, l’espérance de vie s’allonge; la population augmente. Une école est construite dans le bourg en 1863. La commune se dote d’un bureau de poste en 1892 et en 1893 accepte la proposition de Jean-Pierre Mazet d’installer à ses frais une ligne télégraphique de Saint-Sulpice -le-Donzeil à Aubusson en passant par Saint-Sulpice-les- Champs. Sous l’influence des ouvriers migrants, la population attache plus d’importance à l’instruction et se politise. Les idées de gauche progressent, la religion recule, un anticléricalisme radical s’installe. Les Maçons de la Creuse participent activement à la Commune de Paris en 1871; ils sont durement touchés par la répression et parmi ceux qui sont déportés en Nouvelle-Calédonie, deux sont originaires de Saint-Sulpice-le-Donzeil (un maçon et un tailleur de pierre). A partir des élections de 1876, le village s’ancre à gauche.
132 hommes sont mobilisés pendant la Première Guerre mondiale sur 675 habitants. La commune compte 30 morts ou disparus. A noter qu’en novembre 1914, elle accueille au presbytère 32 réfugiés venant de Verdun. Toute la population participe activement à l’effort de guerre.
Le mouvement d’émigration définitive vers Paris s’accélère au lendemain de la guerre. Les émigrants gardent des liens étroits avec leur commune et y reviennent le plus souvent en vacances.
En septembre 1939, le maire communiste est arrêté et incarcéré à Clermont Ferrand après la dissolution du Parti Communiste par le gouvernement. Des réfugiés sont hébergés par des familles et au presbytère, dès le début de la guerre. Plusieurs enfants juifs, accueillis dans les villages de la commune ont pu échapper à la déportation. La guerre a coûté la vie à 3 personnes et plusieurs hommes mobilisés ont été faits prisonniers.
Le Donzeil connaît quelques années de prospérité au lendemain de la Seconde Guerre mondiale avant de voir sa population diminuer, ses commerces fermer un à un, de perdre son école (en 1977), son épicerie (en 1998) puis son bureau de poste (en 1999). Depuis quelques années des familles jeunes viennent s’installer au Donzeil, à la recherche d’une certaine qualité de vie.
texte rédigé par Dominique Duranton.
Bibliographie:
Pierre Urien : Quand Martin Nadaud maniait la truelle…
G.Gouyet, P. Loy et D. Doyen etc…: Creuse
Jean-Marie Chevalier : Le Donzeil Un village à travers l’Histoire
Magali Carmona, Elodie Lamachere, Dorothée Lefevre, Sophie Provenchère, Anouck Vallet :
Le Donzeil Inventaire du Patrimoine
(Année Universitaire 2006-2007, I.U.P., Licence 3è année Valorisation du Patrimoine rural).
Évocation principalement des différentes modifications que Le Donzeil a subies en quelques années… à la fin du 19ème siècle. Tout se bouscule alors très vite et le bourg médiéval va vite disparaitre sous la modernité : constructions de nouvelles maisons, de nouveaux châteaux, bien loin de l’image du château féodal, installation de nouveaux services et commerces et changement des mentalités ! Cette histoire, à l’échelle d’une commune s’est répétée de multiples fois dans les autres communes creusoises.
Au moyen-âge, les bourgs s’articulaient autour des deux grands pouvoirs : le clergé (l’église) et le seigneur (le château).
Sur la vue aérienne, on distingue une partie du village regroupée autour de l’église. Le château féodal, dans le parc, était celui de Midre de Saint-Sulpice, seigneur de St-Sulpice-le-Donzeil et de La Chabanne. La famille possède de nombreux domaines et occupe, de père en fils la fonction de conseiller du roi au Présidial de la Marche (tribunal).
Près de l’église se trouvaient les dépendances : communs, ferme, maison curiale. Un petit cimetière occupait l’espace proche du bâtiment.
Fin 18ème, le château est déjà en très mauvais état; petit à petit, le donjon et le pont-levis vont s’effondrer dans les fossés; la famille y demeure mais abandonne sa particule à la Révolution. André Midre devient le second maire de la commune en 1799.
Sa petite fille épouse Jean-Pierre Mazet en 1850, nom qui restera associé au château. Celui-ci est toujours en très mauvais état; Mazet fait raser le donjon et grâce à sa fortune, fait bâtir à la place une belle demeure (1860). Le terme de château sera toujours utilisé par les habitants du Donzeil. Il fait aussi planter des arbres exotiques dans le parc : cèdres, tulipiers, marronniers, hêtres pourpres sont alors très à la mode.
L’élément qui fait que St-Sulpice-Le-Donzeil passe de bourg encore proche du modèle féodal à un bourg moderne qui est rebaptisé en 1913 Le Donzeil est la modification des voies de communication.
En 1860 une nouvelle route est réalisée, contournant l’église mais l’ancien chemin perdure et le problème, c’est que celui-ci coupe le parc Mazet. En 1894 Jean-Pierre Mazet explique que ce chemin n’est plus utilisé, il souhaite l’acheter. Tout le monde n’est pas d’accord, le nouveau chemin n’est pas praticable en hiver; il est au nord, de plus, les enfants qui vont à l’école et les piétons utilisent bien l’ancien chemin… La polémique dure plusieurs mois et finalement Mazet achètera le chemin et fermera son parc.
Que dire de ce nouveau château et son nouvel habitant, Mazet ? Riche héritier originaire de Banize, dont l’origine même de la fortune fait d’ailleurs encore beaucoup parler… Mazet n’est à cette époque, pas le seul à transformer et moderniser sa demeure. Il s’est fait bâtir une grosse maison, un « château moderne » mais n’aime pas se faire voler la vedette. Albert Mazet, fils du premier, agrandit les bâtiments : salon d’hiver, salle de billard, et soigne la vue depuis le château ; plantation de nouvelles espèces et ce, jusqu’en 1914.
Il aménage le site de l’étang du moulin en s’inspirant du hameau de la reine à Versailles. Il aménage la retenue d’eau, une cascade ainsi que le pavillon d’agrément et dote la retenue d’un embarcadère, de cygnes, de fleurs…
Pour Albert Mazet, qui est architecte, la tour qu’il fait bâtir est plus qu’un emblème de seigneurie, c’est le château d’eau de la propriété alimenté par deux sources. La tour de 15 mètres est une réplique de la tour féodale avec créneaux. Elle alimente la maison mais aussi la rivière anglaise qui serpente dans le parc.
Au début du siècle, que manque-t-il encore au château : l’électricité. Elle est vite fournie par la roue du moulin.
L’église subit aussi quelques transformations… Son état inquiète depuis longtemps et on avait même songé à la rebâtir sur un terrain de Monsieur Mazet, une chènevière, (terre sur laquelle est cultivée le chanvre) vers 1868. Le projet avait été alors abandonné. L’église est restaurée et agrandie : on lui ajoute deux sacristies et le bras nord du transept pour retrouver le plan plus habituel en croix latine.
Le Donzeil, comme beaucoup de communes du canton donne bon nombre de migrants à partir du 18ème siècle. Au pays, les migrants saisonniers cherchent des terrains où bâtir de nouvelles maisons ou modernisent les maisons de famille. Les nouvelles routes mieux entretenues, le chemin de fer permettent aux matériaux d’arriver jusqu’ici assez facilement. En même temps, des constructions communes voient le jour comme un cimetière en 1855 sous la poste (jardin et place), déplacé en 1870.
a maison Guillot (vue arrière)
Sylvain Alexis Guillot de St-Georges-la-Pouge épouse une jeune veuve de 22 ans Jeanne Petit et reprend la fonction de notaire de son premier mari en 1774. C’est au départ la maison d’un cultivateur relativement aisé. Petit à petit, l’activité notariale prend beaucoup d’ampleur, au point de supplanter l’activité agricole.
L’arrière petit fils, Léon Alexis reprend l’étude en 1862 et suivant l’exemple Mazet fait raser l’ancienne maison pour construire par dessus celle-ci en 1870. Si au départ, la maison, se trouvant dans le haut du bourg reste tournée vers lui, la nouvelle est quant à elle orientée vers la route Ahun-St Georges.
Si M. Guillot était notaire il avait également une activité agricole. Les deux fonctions étaient ainsi nettement séparées puisque cette maison a la particularité de posséder deux côtés répondant chacun à une utilisation bien précise. La déclivité du terrain a été utilisée. D’ici, le bâtiment a 4 étages et donne sur une cour. Le rez-de-chaussée a été aménagé pour accueillir les chevaux et les bœufs, mais aussi le bois. Des caves permettent de conserver vin, fruits et légumes. Des bâtiments annexes ont été bâtis : poulailler, écurie des cochons et des lapins, hangar pour le matériel. Quant à la grange, elle est située au dessus de l’étable pour les raisons pratiques, mais son entrée donne sur la façade principale.
La maison Guillot (vue avant)
La façade de l’étude notariale de Léon Alexis Guillot donne sur la rue principale du village et est typique des bâtiments bourgeois du 19ème siècle. Le granite est utilisé largement et revêtu d’enduit. On accède à la maison par un perron. L’escalier est un sas entre le dehors et le dedans. Il représente un seuil supplémentaire et valorise le rang hiérarchique, tout comme la hauteur de la maison.
Elle est séparée de la rue par une cour plantée d’arbres. C’est tout le savoir faire acquis par les maçons de la Creuse à Paris et Lyon qui est exposé dans ces maisons retour de migrants du 19ème siècle. Les grands changements de l’époque sont : le cloisonnement de la pièce commune avec l’aménagement d’une chambre, le remplacement de la toiture de chaume par de la tuile ou de l’ardoise, le rehaussement des murs et la création d’un grenier.
Il y a 100 ans, le village comptait un restaurant, trois cafés, une épicerie, un tabac, une épicerie quincaillerie mercerie, une boucherie, un maréchal ferrant… Les commerces étaient alignés sur le nouvel axe principal du bourg: épicerie Mallet (café, tabac, épicerie, articles funéraires), Maison Glomet (épicerie, tabac, café, lingerie…) Café de la Gaby et salle de bal. Le boucher était dans la petite rue. Les anneaux servant à attacher les animaux témoignent de cette période faste pour le village.
L’école est construite en 1863. Très vite, le conseil souhaite que filles et garçons soient séparés. Ce sera fait d’abord dans les mêmes locaux. En 1878, une école séparée de filles fonctionne dans une maison achetée par la mairie et qui deviendra ultérieurement la mairie. Les garçons vont à l’école au 1er étage alors que la mairie se trouve au rez de chaussée.
Dans la cour se trouve la borne leugaire gallo-romaine, trouvée près du village du Sec. Elle indiquait 31 lieues jusqu’à Limoges. Utilisée pour célébrer le centenaire de la Révolution en 1889 puis en 1989. Le Donzeil est l’une des seules communes à avoir célébré le centenaire de la Révolution.
Les statues de la République ou Marianne en façade sont véritablement une preuve d’enthousiasme républicain. Une douzaine ont été recensées, on trouve à proximité : Fransèches, Ars, Saint-Georges-la-Pouge, Saint-Avit-le-Pauvre, Saint-Michel-de-Veisse, Sainte-Feyre sur le monument aux morts, Le Donzeil. Leur densité est la plus forte dans la région de Saint-Sulpice-les-Champs et de la Souterraine. Ce sont des zones précocement acquises à la République voire à la Libre Pensée.
Maison Loup, route d’Ahun
Le bâtiment style Napoléon 3, est aussi baptisé château par les habitants du village. Il s’agit de la résidence secondaire construite autour de 1860 par un des fils du notaire Guillot, devenu entrepreneur de maçonnerie à Paris grâce à un mariage avec Marie Barosier, fille d’un entrepreneur creusois. La maison se distingue du village, un peu à l’écart, les matériaux utilisés ne sont pas le granite mais la brique et le calcaire. Des bâtiments utilitaires y sont associés : logement des domestiques, garages, ateliers… Pierre-Sulpice meurt dans l’étang de la Chapelle-Saint-Martial alors qu’il était à la pêche aux canards. Une de ses filles reprend la maison et c’est son mari Jules Loup qui laisse son nom au Château Loup.
La salle des fêtes a été construite grâce à un don de Mme Mazet en 1952.
La Poste
C’est Mazet qui donne le local pour en faire la Poste en 1892, celle-ci était auparavant à St-Sulpice-les-Champs. Petite anecdote, en 1906, la municipalité demande au facteur de faire sa tournée tantôt dans un sens, tantôt dans l’autre, pour que tout le monde bénéficie d’une distribution matinale du courrier.
texte rédigé par Nathalie Manaud.